La relation prof-élève Pour contrer la décrochage scolaire

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Le 3 octobre 2014 Par Sylvie Chevalier, enseignante à la retraite
Il y a quatre ans à la Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup, on a mis sur pied un plan d'action pour contrer le décrochage scolaire. La commission scolaire a misé sur la relation maître-élève, premier facteur motivant l'élève à poursuivre son parcours scolaire. Aujourd'hui, ce projet peu dispendieux porte ses fruits!
 
Selon Monique Vézina, responsable de ce projet: « C'est le lien que le prof va tisser avec l'élève qui compte avant tout, bien avant de s'occuper du volet académique ». D'ailleurs, Richard Robillard, psychoéducateur et chargé de cours à l'Université de Sherbrooke, a donné des formations sur l'importance du lien d'attachement aux enseignants, mais aussi aux professionnels et au personnel des services de garde. Tout comme Mme Vézina et M. Robillard, fort est de constater que de plus en plus de professionnels du milieu de l'éducation placent la relation prof-élève au coeur des principes de base pour contrer le décrochage scolaire.
 
Relation privilégiée entre enseignant et élève pour contrer le décrochage scolaire
 
UNE RELATION QUI SE CONSTRUIT SUR DES MOMENTS PRIVILÉGIÉS
 
Au quotidien, ce sont des petits gestes plus personnels, de l'attention privilégiée dont ils ont besoin, des mots d'encouragements qui montrent qu'on s'intéresse vraiment à eux. Dans certaines écoles, des enseignants passent du temps en individuel pour mieux connaître leurs élèves.
 
À l'école primaire Saint-François, à Rivière-du-Loup, chaque semaine, les enfants on un petit moment seul à seul avec leur enseignante. L'objectif: mieux connaître l'enfant qui se cache derrière l'élève. Nancy D'Amours, enseignante en 3e année, constate les bienfaits de la démarche: « J'ai entendu des choses cette année qui m'ont pris au cœur. Ça change le regard qu'on a de certains enfants. On a des petits durs à cuire et on se rend compte qu'ils n'ont aucune estime de soi. On comprend plus de choses et on devient plus empathique ».
 
Selon la directrice de l'école, Sonia Julien, qui a mis en place ces rencontres individuelles, elle ne reviendrait pas en arrière. « C'est tout simplement magique, dit-elle. On a utilisé les sommes allouées aux élèves à risque pour financer l'opération. Les élèves plus à risque sont rencontrés plus souvent. »
 
PEU D'INVESTISSEMENTS, MAIS BEAUCOUP DE RÉSULTATS! 
 
Le résultat est plus que satisfaisant, le taux de décrochage qui était à 18% il y a quatre ans a chuté à 9%, ce qui place cette commission scolaire au troisième rang au niveau de la province. Le coût de ce projet est un investissement de 361 000$. Une enseignante qui était formée pour enseigner au pré-scolaire et au primaire s'est retrouvée en adaptation scolaire au secondaire. Martine Lavoie retient de ce changement de clientèle qu'il faut être à l'écoute et se rappeler qu'on est là pour les élèves.
 
QU'EN PENSENT LES ÉLÈVES?
 
Raphaël, 15 ans a réussi à passer ses mathématiques de deuxième secondaire grâce à Mme Annie, qui répondait à toutes ses questions et l'entraînait à repousser toujours ses limites. Pour le sécuriser pendant les examens, elle plaçait son bureau près du sien. Cela lui donnait confiance en lui, car il sentait qu'elle croyait en lui...
 
Entre vous et moi, ce n'est pas une mesure trop dispendieuse... 

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