L’évolution du personnel de recherche et développement au Québec : Quel avenir pour 2025-2030?
Partagez sur les réseaux sociaux
Le 16 octobre 2024
Depuis le début des années 2000, le Québec a fait des pas de géant dans le domaine de la recherche et développement (R-D) dans le secteur de l’enseignement supérieur. Avec une augmentation notable du nombre de chercheurs et de techniciens dans les universités, la province se positionne comme un acteur clé dans l’innovation scientifique et technologique au Canada. Mais quels sont les défis et les perspectives pour les années à venir, et comment le Québec se compare-t-il aux autres provinces canadiennes ?
Une croissance marquée entre 2000 et 2021
Entre 2000 et 2021, le Québec a vu une progression constante du nombre de personnes travaillant dans la R-D au sein de ses établissements d’enseignement supérieur. En 2000, la province comptait environ 16 460 chercheurs dans ses universités. En 2021, ce chiffre avait augmenté à 19 970, soit une augmentation de plus de 21 %. Quant aux techniciens et personnels de soutien, leur nombre est passé de 3 550 en 2000 à 3 600 en 2021, un chiffre qui est resté relativement stable.
Le Québec n’a pas été le seul à connaître une telle croissance, mais cette hausse a consolidé sa position dans le paysage canadien. En effet, en 2021, le Québec représentait environ 29 % de l’ensemble des chercheurs en R-D du Canada, un chiffre impressionnant quand on considère que la province représente environ 23 % de la population canadienne. Ces chiffres montrent un engagement fort du Québec dans la recherche universitaire.
Comparaison avec les autres provinces canadiennes
En comparaison avec l’Ontario, la province qui domine traditionnellement la R-D au Canada, le Québec reste tout de même derrière en termes de volume total. En 2021, l’Ontario comptait environ 27 310 chercheurs, soit plus de 7 000 de plus que le Québec. Cependant, en termes de proportion de chercheurs par habitant, le Québec se démarque avec une densité supérieure à celle de l’Ontario.
D’autres provinces, comme la Colombie-Britannique et l’Alberta, ont également enregistré des augmentations notables dans leurs effectifs de R-D, mais elles restent loin derrière le Québec. En 2021, la Colombie-Britannique comptait environ 7 550 chercheurs, tandis que l’Alberta en dénombrait 5 880. Ces chiffres montrent que, bien que ces provinces aient vu une croissance, elles n’ont pas atteint les niveaux d’investissement en personnel de R-D observés au Québec.
Les défis pour 2025-2030 : Quels scénarios ?
Alors que nous regardons vers l’avenir, plusieurs défis se dessinent pour le personnel de recherche et développement au Québec, avec des projections pour les années 2025-2030. La tendance générale devrait continuer à être à la hausse, avec un soutien croissant des gouvernements et des institutions pour encourager la recherche dans des domaines prioritaires tels que l’intelligence artificielle, la médecine de précision et les énergies renouvelables.
Si le taux de croissance annuel du personnel en R-D se maintient à environ 2 % par an, comme cela a été observé entre 2010 et 2021, le Québec pourrait atteindre environ 23 500 chercheurs d’ici 2025, et potentiellement 25 000 chercheurs d’ici 2030. Ces chiffres seraient en ligne avec les priorités stratégiques du gouvernement provincial, qui vise à doubler le financement de la recherche dans certains secteurs d’ici 2030.
Cependant, des défis subsistent. La compétition internationale pour attirer les talents est féroce, et les universités québécoises devront offrir des conditions de travail attractives et des infrastructures de pointe pour rester compétitives. De plus, l’augmentation des coûts liés aux technologies de recherche et le besoin de financement accru pourraient ralentir cette croissance si des mesures adéquates ne sont pas prises.
Un soutien renforcé pour les techniciens et le personnel de soutien
Un autre défi clé pour le Québec sera de renforcer le soutien aux techniciens et au personnel de soutien, qui jouent un rôle fondamental dans le bon fonctionnement des laboratoires et des projets de recherche.
Alors que le nombre de techniciens est resté relativement stable entre 2000 et 2021, il est essentiel que ce chiffre augmente pour accompagner la croissance des chercheurs. D’ici 2025-2030, on estime que le Québec pourrait avoir besoin d’au moins 4 000 techniciens pour maintenir un équilibre optimal entre chercheurs et soutien technique.
Perspectives pour les prochaines années : Une voie vers l’excellence ?
Le Québec est bien positionné pour continuer à jouer un rôle central dans la recherche et le développement au Canada. Avec une augmentation prévue du nombre de chercheurs et de techniciens, ainsi qu’un engagement accru dans des secteurs clés, la province pourrait non seulement maintenir son leadership, mais aussi attirer des talents internationaux et des investissements supplémentaires.
Cependant, il sera crucial de veiller à ce que les financements soient alloués de manière stratégique, que les infrastructures soient modernisées, et que les universités puissent s’adapter rapidement aux évolutions technologiques. Les projections pour 2025-2030 restent donc optimistes, mais dépendront des décisions stratégiques prises dès aujourd’hui.
Un avenir prometteur pour la R-D au Québec
L’évolution du personnel de recherche et développement dans l’enseignement supérieur au Québec reflète un engagement fort et continu envers l’innovation et la science. Avec des bases solides et des perspectives de croissance prometteuses, le Québec a toutes les cartes en main pour devenir un leader encore plus influent dans le paysage de la recherche mondiale.
Toutefois, cela dépendra de la capacité de la province à relever les défis du financement, de l’attraction des talents, et du soutien technique dans les années à venir.
Références
- Statistique Canada, Tableau 27-10-0023-01 — Personnel affecté à la recherche et au développement selon la géographie, annuel (nombre), mars 2024.
- Institut de la statistique du Québec, Adaptation du Tableau 27-10-0023-01.
- Gouvernement du Québec, Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (2022-2030).
Tendances en enseignement